Formation - Environnement Scop et respect du décret qualité 2015

Chaque mois, nous mettons en avant une personnalité du monde de la formation ! Ce mois de Janvier 2017 c'est Pierre Liret qui s'est prêté au jeu. Bonne lecture !

 

Bonjour Pierre, pourriez-vous nous dire quel est votre rôle s'agissant de la formation dans l'univers des Scop ? 

Je travaille à la Confédération générale des Scop, qui est la tête de réseau du Mouvement Scop. Nous accompagnons les entreprises organisées en coopérative dans leur projet de création et de développement. Les entreprises coopératives membres de notre réseau sont dans tous les métiers, mais elles ont un enjeu commun : professionnaliser leurs cadres dirigeants et encourager leurs salariés à s’impliquer dans la coopérative comme associés. 

Mon rôle est de piloter, animer et coordonner l’action de notre Mouvement pour bien accompagner les coopératives dans cet objectif, et en particulier, par la formation et la mise en place de programmes adaptés

Pouvez-vous nous décrire votre organisation pour délivrer de la formation de qualité à vos adhérents ?

Pour la formation longue des cadres dirigeants, nous avons un partenariat avec l’Université Paris Dauphine dans laquelle interviennent à la fois des enseignants de l’Université et des professionnels, issus notamment de notre Mouvement. Les autres formations coopératives sont assurées autant que possible en proximité par nos Unions régionales (UR Scop). Nos formateurs sont internes sur ce qui fait notre cœur de métier : la gestion d’entreprise, la gouvernance et la vie coopérative. 

Ces thèmes sont assurés par les délégués des UR Scop dont le métier est avant tout d’accompagner les coopératives et projets de coopératives, mais que nous formons à devenir formateurs et à maîtriser  les techniques d’animation pédagogique. Sur les thèmes qui requièrent une expertise plus spécialisée comme les RH, la communication, le développement commercial, etc., nous faisons appel à des professionnels extérieurs.

Chaque UR Scop est autonome quant à sa politique de sélection des formateurs. L’ensemble du territoire réunit une centaine de délégués qui accompagnent les coopératives. Tous ou presque sont amenés à animer des sessions de formations, a minima pour le « Bienvenue.Scop » qui est une journée de sensibilisation et de présentation des spécificités coopératives et de notre Mouvement. 

Les formations que proposent les Unions Régionales ont-elles des spécificités ? 

Oui et non. Les sociétés coopératives et participatives ont les mêmes impératifs que toutes les entreprises de devoir trouver des marchés, affronter des concurrents, satisfaire leurs clients, gérer leur trésorerie, etc. A ce titre, on peut considérer qu’il y a peu de spécificités aux formations proposées par notre Mouvement. 

Toutefois, on ne gère pas une Scop comme une autre entreprise. La stratégie n’y est pas guidée par la contrainte d’actionnaires extérieurs à rémunérer, mais par la priorité de pérenniser l’outil de travail. Ce qui induit des particularités sur le mode de financement, l’affectation des résultats, etc. De ce point de vue, la gestion d’une coopérative est très spécifique.

De même que le management car ce n’est pas pareil de piloter une équipe de salariés et une communauté d’associés. Enfin, le cœur de notre métier en tant que réseau d’accompagnement coopératif est d’encourager et favoriser la transmission des valeurs, des principes et de la culture coopératifs. Autrement dit, nos formations en gestion, gouvernance ou management sont toujours abordées avec la grille de lecture coopérative. C’est ce qu’attendent nos coopératives membres.

D'après-vous, quelles sont les compétences que doit avoir un formateur pour délivrer des prestations de haut niveau ? En univers Scop, vos formateurs doivent-ils avoir une compétence particulière ?

De mon point de vue, un bon formateur est un expert de son sujet, un expert de l’animation pédagogique et aussi une personnalité qui est à l’écoute des participants et sait aussi se tenir en veille et en innovation permanente pour se remettre en question et progresser dans son métier. Nous appliquons ces mêmes principes aux formateurs du réseau Scop. Raison pour laquelle ils suivent chaque année au moins une session de formation de formateurs pour revisiter leur approche, partager leurs pratiques avec leurs collègues et progresser dans leur rôle de formateur. C’est d’autant plus nécessaire que nos délégués sont rarement des formateurs à 100%. S’ils se sentent trop peu compétents sur un sujet, nous les encourageons et les aidons à trouver le bon expert. 

Comment vous assurez-vous de l'homogénéité de la qualité des prestations délivrées par l'ensemble des formateurs du réseau ? 

A ce jour, l’offre de formation proposée à nos coopératives est très hétérogène selon les régions, quantitativement et qualitativement. Toutes n’ont pas les mêmes effectifs, les mêmes profils, la même organisation. Nous entretenons des contacts qualitatifs réguliers avec les UR Scop et leurs délégués. Nous échangeons nos pratiques. Mais nous n’avons pas à ce jour d’indicateurs formalisés sur la base desquels nous pourrions appuyer ces échanges de pratiques et identifier nos possibilités d’amélioration en termes d’homogénéité d’offre.

Comment allez-vous intégrer les contraintes du décret qualité 2015 dans la gestion de vos formateurs ? 

Nous avons formé les UR Scop sur le décret qualité et ses conséquences. Concrètement, nous allons nous inscrire en 2017 dans les indicateurs requis par la base Data Docks commune à tous les Opca. Nous respectons déjà plusieurs indicateurs.

En revanche, ce décret va nous amener à nous professionnaliser dans d’autres domaines. Je pense notamment à la mesure de l’acquisition des compétences des stagiaires que nous formons et à la formalisation des profils de nos formateurs de même que les actions conduites pour gagner en compétence.

Chez Quality in Training, nous valorisons dans notre approche de scoring le fait que les formateurs publient les ouvrages.

Vous venez vous-même de publier un ouvrage. Comment voyez-vous le fait qu'un formateur publie un ouvrage dans son domaine d'expertise ? 

La publication d’un ouvrage est évidemment un plus. Mais ce n’est pas forcément un impératif. D’une part, tous n’ont pas le temps de le faire. Et par ailleurs, on peut être un excellent formateur sans avoir forcément des talents de rédaction.

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Crédit Photo : C.FAIMALI / GFA 

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